:

bouton sondage

Avertissement

20 septembre 2021

Le côté obscur

 



Il  y a des « candidats » qui éveillent en moi le côté le plus sombre : les pleurnichards, les pleureuses, les boulets, les supplicateurs, ceux qui deviennent larve et insistent alors que j’ai répondu gentillement que je ne suis pas intéressée.

Ils me donnent parfois l’envie furieuse de les accepter à mes pieds juste pour explorer mon coté le plus obscur : les faire ramper encore plus qu’ils le font en virtuel, les traiter plus bas que terre, les piétiner de mes pieds et de mon mépris, les humilier, leur « cracher à la gueule » (ce n'est pas l'imagination qui me manque), juste pour voir s’ils sont aussi pitoyables en réel qu’en virtuel
, juste pour voir jusqu’où je pourrais aller

Ne pas avoir le moindre égard pour eux : après tout, pourquoi aurai-je pour eux le moindre respect alors qu’ils n’ont eux aucun respect ni pour mon refus ni pour eux-mêmes…

Vous allez me dire : « Qu’est ce qui Vous en empêche ? »

C’est là toute la question…

Est-ce la « morale », la petite voix qui dit « c’est pas bien , il ne faut pas traiter une personne comme ça », vous savez cette petite voix qui nous vient de l’éducation, de la morale commune. Mais une fois que l’on s’est lancé dans le BDSM, que reste-t-il encore de cette petite voix ? Du moment qu’il y a consentement, que reste-t-il qui ne soit pas acceptable ? Après tout,  nous transgressons déjà bien la morale (judo-chrétienne et même de toute autre religion)…

Est-ce la peur de l’image de moi que je donnerais à voir aux autres  ? Bah, ça je m’en fous un peu et, en plus, ce qui se passe entre deux personnes consentantes ne concerne qu’elles.

Est-ce la peur de l’image que j’aurais de moi-même ? En fait oui, un peu. En effet, nous sommes là dans le genre de situation qui peut mener loin, qui peut mener à non pas une perte de contrôle mais plus à me révéler à moi-même des aspects plus obscurs que je ne pourrais l’imaginer. Jusqu’où irais-je ? Jusqu’où cela me mènerait-il ? Qui peut dire à quelle profondeur nous emporterait le fait de plonger dans un puits d’obscurité ? Et qui nous serons en en ressortant?

Pour le moment, la chose qui me retient est surtout le fait que je sais que ces personnes sont déjà fragiles. On ne se rabaisse pas ainsi sans que ce soit le signe d’une faille psychologique profonde, sans que ce soit le signe d’un manque d’estime de soi. Et rajouter de l’humiliation sur cela serait enfoncer encore plus la personne dans ce manque d’estime, pourrait même la briser psychologiquement, une forme d'abus de faiblesse...
On pourrait me dire : eh bien justement, apprenez-leur à travers la soumission à gagner en estime d’eux-mêmes… mais voilà, je ne suis pas psychologue ni assistante sociale, je ne suis pas là
(et plus largement le BDSM) pour redonner à une personne l’estime d’elle qu’elle a perdu ou peut-être jamais eu. Et puis, comme je l’ai dit au début, ils me donnent plus envie de les piétiner qu’autre chose, ils titillent bien plus mon côté sombre que ma bienveillance: plus ils se rabaissent, plus j’ai envie d’appuyer ma botte sur leur visage.


Alors non, je ne cède pas à ce penchant, non je ne cède pas à cette tentation, car elle serait à n’en pas douter le risque de la destruction de la personne
et aussi celui de me perdre en route.
Alors non, je ne cède pas,
je me fixe cette limite, je ne tente pas la Démone qui est en moi… mais bon sang, qu’est-ce que cela me démange parfois !...



Lady Agnès