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23 mars 2022

(Lady) Agnès et le (néo-)féminisme (Partie 3)


Partie2


(Lady) Agnès, les hommes et féminisme


Et moi dans tout cela? Quel est mon rapport aux hommes en tant que femme dans cette société? Avec quel état d’esprit est ce que je domine les hommes dans le cadre du BDSM ?


Agnès et les hommes



Par exemple, être une femme qui ne voulait pas d’enfant, cela a été m’exposer à des réactions qui m’ont paru (et me le paraissent toujours) incompréhensibles, des réactions auxquelles n’aurait pas eu droit un homme dans la même position:
Mais bon, comme beaucoup de femmes, j’ai fait « avec » comme on dit et j’ai fait mon petit bout de chemin du mieux possible.
Ce chemin aurait-il été plus facile si j’avais été un homme? Peut être... ou pas, puisque eux subissent d’autres problématiques (compétition, non respect de l’équilibre vie pro/vie privée, etc.).


«Même quand une femme domine elle n’est là que pour répondre aux désirs sexuels de l’homme donc dans une sens elle est aussi une victime
- ah ben ça tombe mal, ai je répondu, moi les hommes ils ne me touchent pas en en plus je les prive de tout plaisir sexuel !
- ben c’est pas bien non plus, a t elle fini par me lâcher».
N’en déplaise à certaines, je ne me sens pas une mauvaise personne car, le BDSM est consensuel quel que soit le sens de la Domination /soumission. Je ne me sens pas non plus la victime des hommes et de leur désir. Et si elles discutaient un peu avec moi, elles sauraient que, au-delà des pratiques BDSM, au-delà du respect de l’homme soumis envers la femme dominatrice, j’essaie d’apprendre à ces hommes comment mieux respecter la femme en général, comment se sortir du schéma patriarcal.
Alors oui, des femmes qui sont devenues dominatrices pour des mauvaises raisons, il y en a. Tout comme il y a des hommes qui y sont venus pour utiliser le prétexte du BDSM pour abuser et avilir des femmes. Mais le problème ne vient pas du BDSM mais encore et toujours des individus.

Comme je le disais dans la partie 1 de cette série: ma vie de femme est déjà bien avancée et mes combats liés à ma condition de femme je les ai déjà pas mal affrontés et surmontés.

Mon parcours de vie a fait que j’ai dû apprendre à fonctionner avec cette société telle qu’elle était et qu’elle est encore: faite pour et par des hommes.

«comment?! Tu ne veux pas d’enfant, mais tu es une femme?

- Ben oui et alors, ce n’est pas parce que j’ai un utérus que je suis pour autant obligée de l’utiliser! »

«tu n’as pas peur de le regretter un jour?

- Et toi, tu regrettes d’avoir un enfant? Non, alors pourquoi moi devrais je regretter ce qui est tout autant un choix que celui que tu as fait?»

«Ah désolée Madame mais cette opération n’est possible que pour les femmes de plus de 35 ans et qui ont déjà deux enfants.»


J’ai aussi connu les entretiens professionnels où j’ai entendu:

« Vous êtes en couple, vous n’avez pas besoin d’un emploi à temps complet. »

« Vous êtes célibataire, j’imagine donc que dès que vous aurez un conjoint vous arrêterez de travailler donc autant vous mettre en CDD. »

« Vous n’avez pas indiqué votre situation maritale. »

« ah, vous n’avez pas d’enfant

- en effet et je n’ai pas prévu d’en avoir

- Vous risquez de changer d’avis et moi je ne veux pas prendre le risque que vous partiez en congés maternité »

Ironique tout de même, d’un coté on attend des femmes qu’elles fassent des enfants, mais de l’autre le fait qu’elles puissent en avoir devient un risque pour un employeur. Cherchez la logique dans tout ça!

Quel employeur lors d’un entretien d’embauche dira à un homme

« vous n’avez pas besoin d’un salaire complet, si votre femme travaille. »

« ah vous avez des enfants! Du coup vous allez vouloir des horaires compatibles pour pouvoir vous occuper de vos enfants! »


Ce ne sont que des exemples, de ce à quoi j’ai été confrontée parce que je suis une femme dans une société à tendance patriarcale (et où, entre autre, la femme est encore réduite au rôle de génitrice, de gardienne du foyer et où son statut social dépend encore de l’homme). Ai-je trouvé cela injuste? Oui. Est ce que je le trouve encore injuste alors que je n’y suis plus confrontée? Oui.

Pourtant tout ceci est bien la preuve qu’il y a encore du "boulot" comme je l’ai dit précédemment, autant dans la société civile, que dans les mentalités, collective comme individuelles. Et bravo à toutes celles et ceux qui continuent la lutte pour les droits des femmes.


Sur le plan personnel, de mes rapports avec les hommes en tant que femme, j’ai appris à fonctionner autant avec la toxicité d’hommes qu’avec celle de femmes, et si j’ai dû plus souvent composer avec celle d’hommes c’est parce que en tant que femme plutôt hétéro et qui, pendant longtemps, n’avait aucun attrait pour la compagnie (même amicale) des femmes, j’ai côtoyé plus d’hommes que de femmes dans ma vie (chaque statistique a sa base de données à prendre en compte).

À fréquenter des hommes, j’ai appris qu’ils sont capables de tout, du meilleur comme du pire. Et puis, avec le temps, en ayant plus de femmes dans mon entourage professionnel comme privé, j’ai compris que la toxicité n’est pas l’apanage des hommes, que des femmes peuvent l'être tout autant et qu’il est hypocrite de ne pas le reconnaître. 

Pour moi, la toxicité n’est donc pas une question de genre ni de sexe, mais une question d’individu.

Voilà pourquoi je n’ai pas de haine envers les hommes et pourquoi je n’ai pas peur de tous les hommes (comme le fait d'avoir croisé des femmes toxiques ne pas fait avoir peur de toutes les femmes).

Voilà aussi pourquoi, même si je n’ai pas toujours une très bonne opinion de certains hommes, même s’il m’arrive de tenir des propos sexistes envers eux (si, si, le sexisme c’est valable dans les deux sens!), même si je considère que la plupart (surtout ceux sur la toile) pensent plus avec leur « service trois pièces » qu’avec leur cerveau, même si les hommes n’ont pas toujours été des éléments positifs dans ma vie, je ne m’en prendrai jamais un homme uniquement parce qu’il est un homme.

Je ne suis donc ni pour l’agressivité ni pour la mise à l’écart des hommes des combats féministes car je pense que, comme ce n’est pas en frappant un enfant ni en le rabaissant qu’on l’éduque, ce n’est pas non plus en étant dans le « bashing » de tous les hommes que l’on fera évoluer la société et les hommes.

Comme je l’ai déjà dit ailleurs, selon moi, ce n’est pas contre mais avec les hommes que les choses évolueront.


Lady et les hommes

Si on observe bien le discours des radfems, elles ne s’intéressent qu’aux femmes soumises à des hommes dominants BDSM (dans l’image 1 dans la partie 2 de cette série d’article, elles parlent de « quelqu’unE », comme si humilier quelqu’UN ne serait pas un problème), mais quid des hommes soumis ? Et la femme Dominatrice, est-elle aussi une "abuseuse"?

Nous leur avons dit à plusieurs reprises que le BDSM ce n’est pas seulement un homme qui domine une femme et je les ai interrogé sur les femmes dominatrices qui dominent des hommes (en indiquant que je suis une de ces femmes) et bien là grand silence, personne n’a commenté ni répondu. J’ai insisté plusieurs fois et finalement une qui était venue nous relancer sur une page BDSM après que nous nous soyons faites bannir de la leur m’a répondu

J’ai presque éclaté de rire tant j’ai eu l’impression de recevoir une gentille tape sur les doigts. Contraste saisissant à coté de leurs réactions vis à vis des hommes qui dominent.


J’ai aussi souvent entendu (y compris dans la communauté BDSM) que les Dominatrices sont en fait des femmes qui détestent les hommes, qu’elles se défoulent sur eux, qu’elles leur font payer quelque chose, que nous voulons castrer les hommes (moralement à défaut de pouvoir le faire physiquement). Cliché qui sent le relent patriarcal. Pourquoi une femme qui domine serait-elle dans la haine alors que les hommes dominants ne sont pas vu comme des hommes qui haïssent les femmes? Relent patriarcal qui voit toujours la femme comme une petite par nature soumise à l’homme! Mais un relent qui voit aussi l’homme soumis comme un sous-homme (castré=sous homme)!

[image internet]
[photo internet]

N’en déplaise à certain(e)s, chez moi aucune recherche de vengeance, aucune envie de destruction des hommes. Au contraire, pour moi, dominer c’est du partage et je ne vis ce partage qu’avec des personnes que je respecte (et qui me respectent en retour) et si je transmets à mes soumis des valeurs féministes, si je leur apprends comment être encore plus respectueux envers les femmes en général, je ne le fais pas un fouet à la main mais lors de nos échanges d’humain à humain.

N'en déplaise à certain(e)s, je ne me considère pas comme intrinsèquement supérieure aux hommes et j'accueille la soumission d'un homme non comme un dû mais comme un cadeau et ce n'est que lorsque l'humain s'offre à l'autre humain, dans un choix pris d'égal à égale, qu'un rapport (gynarchique) Dominante/soumis se met en place.


Être une femme dominatrice BDSM avec des convictions féministes cela implique aussi pour moi:

  • ne pas accepter le respect envers la dominatrice que je suis, si il n’y a pas d’abord respect de la femme. Car, l’un sans l’autre n’est qu’une mascarade;

  • ne pas accepter en soumis un homme en couple sans avoir d’abord échangé avec sa femme pour être certaine qu’elle accepte cette relation, car j’estime que je participerai à un mensonge envers une autre femme;

  • rappeler aux hommes soumis

    • qui rêvent que leur compagne devienne dominatrice, que ce n’est pas à eux d’imposer leurs envies mais à leur compagne de faire ce dont elles elles ont envie (y compris ne pas devenir dominatrice);

    • que la soumission ce n’est pas qu’une question de pratiques BDSM mais un état d’esprit de dévotion;

    • que même si leur compagne ne devient pas domina ils ont toujours la possibilité de devenir de meilleurs compagnons plus attentifs et dévoués.

  • Ne pas échanger avec de ces soumis qui prétendent respecter les femmes mais ne préviennent personne qu’ils sont soit marié soit déjà en relation avec une Dominatrice (comment peut on prétendre respecter les femmes et manquer de respect en n'affichant pas clairement sa situation);

  • n’avoir aucun intérêt (ni pour pratiquer ni même pour échanger) pour ces hommes qui cherchent des pratiques avec n’importe qui n’importe comment et se moquent bien de la femme dans la paire de bottes (une façon de considérer la femme comme un objet uniquement là pour satisfaire leurs pulsions);

  • n’avoir aucun intérêt pour ceux qui voient la femme dominatrice comme un fantasme « sur jambes » et non comme un être humain (car c’est encore une façon de considérer la femme comme un objet uniquement là pour satisfaire leurs pulsions);

  • c’est aussi avoir une page Facebook où je ne parle pas que de BDSM, mais où je mets aussi en lumière tout ce qui en lien avec la condition féminine.



Lady Agnès





12 mars 2022

(Lady) Agnès et le (néo-)féminisme (Partie 2)


Partie 1

Radfems et BDSM


Il y a un an, une page radfem (féministe radicale) sur Facebook m’a permis de découvrir ce qu’elles pensent du BDSM : abus et torture!


Bien sur que toutes ces choses hors contexte BDSM, hors consentement, sont de l’ABUS mais si je suis tout à fait d'accord avec les phrases sur les photos, je ne le suis pas du tout avec le fait de sortir des comportements de leur contexte induisant ainsi un biais fallacieux et malhonnête.

Nous avons été plusieurs femmes à réagir à cette publication et à tenter de faire de l’information, à expliquer ce qu’est le BDSM. Mais nos propos ont été dévoyés et alors que nous étions restées factuelles et polies nous nous sommes finalement faites insultées puis bannies de la page, avant que tous nos commentaires ne soient supprimés.

Lorsqu’on leur a parlé du libre choix de la personne soumise, que le BDSM est basé sur le consentement, voici ce qui nous a été répondu :

« Y a t il un consentement éclairé dans une société patriarcal où l’abus et la violence envers les femmes est justifié, excusé, légitime et maintenant érotisé ? »

Les soumises ne sont donc que des êtres sous emprise de la société patriarcale et des hommes, des femmes incapables de faire un choix éclairé, des victimes qu’il faut sauver. Mais quelle infantilisation ! 

Comment des femmes qui défendent le droit de disposer de leur corps comme elles le souhaitent peuvent-elles se permettre de juger celles qui le font ?

Comment osent-elles nier le consentement éclairé de celles qui font le choix de se soumettre dans un cadre BDSM?


Voilà un exemple de tout ce que je déteste chez les "féministes" extrémistes: parler de ce qu'elles ne connaissent pas, refuser toute vision qui ne va pas dans leur sens et surtout, oui surtout, nier aux femmes le droit de consentir ce à quoi, elles, elles ne consentiraient pas. 

Être féministes, c'est laisser le droit aux femmes de disposer de leur corps comme elles l'ont décidé, comme elles l'ont choisi, même si on ne comprend ni n’adhère à ce choix!

Ces radfems devraient être contentes car il n'y a pas plus cadré que le BDSM: checklist de ce qui est accepté ou non comme pratiques, échanges, discussions, débriefing etc... Qu'elles fassent déjà en sorte que cela rentre aussi dans les mentalités "vanille" et après on en reparlera car, au moins, dans le BDSM quand un mec présente sa bite pour se faire sucer, il sait que la soumise est d'accord car ils en ont parlé avant, quid des relations vanille où la femme se sent "obligée de faire" ou gênée de dire non quand le mec lui met son truc sous le nez! Le BDSM est donc bien plus FÉMINISTE que la sexualité vanille telle qu'elle existe dans encore trop de mentalités actuellement!

Ce n'est pas une pratique qui est irrespectueuse mais l'état d'esprit dans lequel elle est faite qui peut l'être! 

Et si pour ces femmes dire oui (consentir) ne change rien, alors il faudrait peut être revoir la définition du consentement car, à suivre leur raisonnement, tout acte sexuel même consenti devient un viol… Mais peut-être que ces radfems pensent aussi qu’une femme qui accepte un rapport sexuel avec un homme est aussi une victime (je pense que certaines ne sont pas loin de le penser) ?


Tout ceci est finalement révélateur de leur haine envers les hommes et c’est bien là le problème, elles ne défendent pas les droits de femmes POUR les femmes MAIS CONTRE les hommes.

En y regardant de près (pas besoin de trop chercher, elles l'affichent le plus souvent), on constate que les "meneuses" de ces mouvements sont le plus souvent des lesbiennes misandres (je précise qu'on peut être lesbienne sans être misandre) et/ou des anciennes (!) victimes, de l’industrie pornographique, de la prostitution et/ou de tout autres abus sexuels (viol, inceste etc.) et ceci est un biais qu’il ne faut pas négliger lorsque l'on lit leurs publications, qu'on écoute leur discours et accusations.

J'ai l'impression que les pratiques BDSM réveillent chez elles des traumatismes et je peux donc comprendre un peu leur réaction épidermique à notre encontre (n'oubliez pas que nos accessoires et ce que, nous, nous considérons comme des "jeux" sont aussi utilisés par des psychopathes et par des tortionnaires).

Leurs vécus les rendent incapables (psychologiquement et non intellectuellement) de comprendre (ce n'est pas péjoratif, c'est juste que psychologiquement elles sont devenues bloquées) les pratiquants consensuels BDSM. 

Mais cette incapacité et cette intolérance à l'égard  de personnes consentantes, démontrent qu’elles n’ont pas suivi un véritable parcours de réparation et n’ont jamais surmonté leurs traumatismes. Elles estiment sûrement s’en être sorties, mais si elles s'en sont sorties physiquement, il est évident que psychologiquement leur armure de haine envers la gent masculine est la preuve qu’elles sont encore prisonnières des abus subis. Elles ne se rendent même pas compte que cette prison mentale c’est encore laisser du pouvoir à leur(s) bourreau(x). Donc survivantes oui, libérées et vivantes non, et surement pas résilientes!

Le problème avec ce biais, c’est que, non seulement, elles finissent par voir des victimes là où il n’y en a pas, abus là où il y a consentement éclairé mais qu’elles nuisent également aux véritables victimes.

Alors, je plains sincèrement toute femme qui, pensant trouver oreille attentive et aide, ne sera pour ces radfems qu'un prétexte pour entretenir et confirmer le soi-disant bien fondé de leur haine. Elle ne trouvera que des êtres abîmés, incapables d’apporter une aide constructive et réparatrice et sera au contraire engluée dans un statut quo en tant que victime (je rappelle que l’état de victime n’est pas un état définitif, qu’une personne ne se réduit pas à ce qu’elle a subi). Sa souffrance instrumentalisée "pour la cause" et sa rage envers son bourreau transformée en haine de tous les hommes l’empêcheront de trouver reconstruction, résilience et donc un possible épanouissement. 


Pour moi, ces radfems font, en fin de compte, plus de mal que de bien à toutes les femmes (qu’elles aient été ou non un jour victimes), car elles entretiennent un climat de peur et de haine à l’égard des tous les hommes (d'autant qu'avec les réseaux sociaux leur voix porte très largement et influence des personnes fragiles) mais aussi parce que leurs idées et discours nient la liberté de chaque femme à choisir la sexualité libre et épanouissante qui lui convient. 

Quand on y pense, leur «féminisme» ne fait que prendre la suite du machisme qui nie aux femmes le droit de disposer de leur corps comme elles le souhaitent, les radfems remplacent la «masculinité toxique» qu’elles dénoncent par leur «féminisme toxique».


Et Lady Agnès dans tout cela ? → Partie 3



Lady Agnès

  

À lire ailleurs, la soumise est une féministe comme les autres




3 mars 2022

(Lady) Agnès et le (néo-)féminisme (Partie 1)


Mon regard sur le néo-féminisme


25 janvier : journée nationale (France, 2018) contre le sexisme ;

8 mars: journée internationale (ONU, 1977) d'action, de sensibilisation et de mobilisation dédiée à la lutte pour les droits des femmes, l'égalité et la justice;


25 novembre : journée internationale (ONU,1999)  pour l’élimination de la violence contre les femmes.


[image internet]


Grâce à des mouvements comme #meetoo, #balancetonporc et autres, la parole des femmes se libère et met au jour une réalité qui a explosé à la figure de toute la société occidentale : même dans nos pays prétendus civilisés, même au XXIe siècle, être une femme c’est être exposée à des violences psychologiques, physiques et/ou sexuelles tout au long de sa vie, par le simple fait d’être née de sexe féminin.

Finalement, rien de nouveau sous le « soleil féminin », ni à propos de ce que vivent les femmes, ni pour le fait qu’elles se lancent dans le combat pour que les choses changent (on considère que la « vague féministe » qui déferle depuis 2010 serait la 4e vague de l’ère moderne [1]).

Née dans les années 70, j’étais alors trop jeune pour observer la fin de la vague des années 60 contre le patriarcat et je ne fais pas partie de celle actuelle, car ma vie de femme est déjà bien avancée et que mes combats liés à ma condition de femme je les ai déjà pas mal affrontés et surmontés.
Attention, je ne dis pas qu’il n’y a plus de grands combats à mener et que je ne me sens plus concernée, mais je préfère laisser cette lutte aux nouvelles générations et puis, surtout, cette vague que je qualifierai de 2.0 (du fait qu’elle se passe essentiellement en ligne), je ne m’y reconnais pas du tout, je ne m’y retrouve pas.

Certains « sous-combats » me saoulent et me paraissent d’une futilité sans nom et me donnent l’impression de faire plus de tort que de bien à la cause féministe mais aussi, plus j’observe et plus je me rends compte que l’activisme féministe actuel dérape de plus en plus vers de la haine, aussi bien envers les hommes (misandrie) que envers les autres femmes (qui ont le malheur de ne pas amalgamer masculinité et toxicité) mais aussi vers l’infantilisation des femmes.

La misandrie n’est pas un phénomène nouveau dans certains mouvements féministes radicaux (Cf «SCUM Manifesto» de Valérie Solanas dont se prévalent héritières spirituelles certaines), cependant je constate que, sans doute à cause des réseaux sociaux (terrain propice à l’expression de toute haine), elle se généralise de plus en plus, qu’elle est non seulement de plus en plus partagée mais surtout de plus en plus décomplexée, assumée.

Ainsi, tout ce qui vient de l’homme – cisgenre et hétéro – est systématiquement perçu comme mauvais, toxique, cause et source d’oppression et de danger contre les femmes.

Au lieu de se concentrer uniquement sur les hommes qui ne sont pas sortis de l’âge de pierre et considèrent encore les femmes comme des objets dont ils peuvent user et abuser selon leur bon vouloir, au lieu d’accompagner tous ces hommes qui essaient de sortir de leurs schémas sociétaux et éducatifs, de ce qu’ils ont appris « être un homme »[2]

, TOUS les hommes sont honnis, on les met TOUS dans le même sac étiqueté « prédateur » comme s’ils étaient TOUS irrécupérables.

Preuve en est lorsque je vois des recherches de partenaires (pour des pratiques non sexuelles) : « tout le monde sauf mec cisgenre hétéro ».

Et lorsque que quelqu’un interroge sur cette mention, la réponse est toujours la même : pour se sentir en sécurité.
De plus en plus ce discours : en présence d’un homme cisgenre hétéro, point de sécurité possible, tout autre individu court un danger potentiel. L’homme cisgenre hétéro est devenu « le monstre » dont il faut avoir systématiquement peur, comme autrefois du loup dans le Chaperon rouge, comme du requin dans « Les dents de la mer ».

« ben oui tu comprends, statistiquement, les agressions sont majoritairement commises par des hommes cis »

« tous les hommes cis ne sont pas des prédateurs, mais la plupart des prédateurs sont des hommes cis ».

Des arguments que j’entends tout à fait. Cependant, si aujourd’hui, nous faisons ce constat c’est bien parce que la parole des femmes s’est libérée mais aussi parce qu’elle est plus écoutée, entendue. Mais combien de décennies a-t-il fallu aux femmes pour que leur parole soit enfin prise en compte (et on le sait, il y a encore beaucoup à faire à ce sujet) ?

Je me souviens avec désolation d’une réunion dans un groupe parité à mon travail : l’une des membres proposait de créer un espace de paroles pour les femmes victimes de violences (au travail comme au privé), j’ai alors dit qu’il serait plus judicieux de créer une cellule pour les "PERSONNES victimes de violences" afin de ne pas oublier que des hommes sont aussi parfois victimes de violence. Il y a eu un grand silence et la réunion a repris comme si je n’avais rien dit.

La société patriarcale n’a pas fait du tort qu’aux femmes, mais aussi aux hommes, très peu d’hommes victimes de violences psychologiques, physiques et /ou sexuelles osent en parler, encore plus lorsque causées par une femme. Alors que tout le monde connaît (ou croit connaître) l’affaire Roman Polanski jusqu’à ses moindres rebondissements, qui connaît l’histoire de Maxime Gaget ?


« Un homme, ça peut pas être violé par une femme»


« Un homme c’est plus fort qu’une femme, il peut se défendre si une femme lui tape dessus, sinon c'est que c'est pas un homme »


« Si un homme est humilié et rabaissé par sa femme, il n’a qu’à partir »



Autant dire que la parole des hommes n’est pas plus prise en compte que celle des femmes il y a encore peu et que lorsqu’elle le sera tout autant il sera intéressant de voir ce que révéleront alors les statistiques.

Il faut vraiment arrêter de penser que les femmes sont des petites choses fragiles ! Des êtres innocents et de perpétuelles victimes !

Alors que nous prônons la reconnaissance d’une égalité homme / femme à tous les niveaux, nous refusons d’admettre que les femmes peuvent être tout aussi violentes que les hommes [3] [4] voire monstrueuses et tortionnaires lorsqu’elles en ont l’occasion [5]. Et on en parle des maltraitances commises sur enfants par leur mère (pour moitié auteures alors que les pères représentent le 1/3) ? Faut-il vous rappeler qui est Myriam Badaoui ? Et demandez aux femmes bi et lesbiennes si elles ne connaissent pas elles aussi les violences conjugales ! [6]


Étiqueter l’homme cisgenre hétéro comme « prédateur » à l’égard des femmes, c’est mettre les femmes en constante position de victimes, réelles et /ou potentielles. C’est donc encore et toujours définir la femme en fonction de l’homme ! Mais c’est aussi entretenir la peur chez les femmes !

Alors oui, rien que dans l’Union européenne, une femme sur 10 a subi une forme de violence sexuelle et une femme sur 20 a été violée [7], c’est une réalité. (Mais attention ces chiffres ne font pas de distinction de genre des agresseurs, information qu’omettent fort opportunément certain(e)s).

Je ne dis donc pas que le risque n’existe pas, mais je dis que la peur ne doit pas prendre le dessus de nos rapports avec les hommes… ni la haine.

Chaque jour, des chauffards prennent le volant et provoquent des accidents de la route, faut-il pour autant avoir toujours peur de prendre le volant ? Faut-il haïr tous les conducteurs ?

Actuellement, au lieu d’être dans un véritable dialogue, certaines ne font qu’enjoindre les hommes à se « déconstruire » sans pour autant leur proposer une nouvelle construction ; elles crient haut et fort « la peur doit changer de camp » mais, d’un autre côté, elles entretiennent cette peur envers l’homme cis hétéro, comme nos contes pour enfants entretenaient la peur du loup, comme le cinéma a créé la peur du requin.

Depuis quand « taper sur la tête » de quelqu’un lui donne-t-il envie de changer ? Depuis quand humilier quelqu’un pour ce qu’il est lui apprend-il quelque chose ? Depuis quand créer un climat de peur et de défiance apporte-t-il la paix et la sérénité ?

Aujourd'hui, au lieu d’être dans la volonté d’un nouveau « vivre ensemble » à construire ensemble, "les" femmes s’opposent aux hommes et s’opposent aussi aux autres femmes, si on n’a pas peur de tous les hommes cis hétéro, si on n’est pas CONTRE les hommes cis hétéro ( et je ne vous parle même pas si on a le malheur de tenir le discours que je tiens dans cet article), alors on n’est pas féministe, on est une traître « à la cause ». FUCK !! et RE-FUCK!!


Louis Aragon a dit « la femme est l’avenir de l’homme » mais n’en déplaise aux néo-féministes et autres radfems (féministes radicales), l’avenir ne se fera ni sans ni contre les hommes cis et ce n’est que ensemble que femmes et hommes construiront un avenir meilleur pour chacun ! Ce n’est que ensemble, que nous gagnerons des rapports apaisés !


Et le BDSM dans tout cela ?     Partie 2



Lady Agnès




Annexes

[1] Le féminisme à travers ses mouvements et combats dans l’Histoire

[2] je conseille à ce sujet de regarder le documentaire Infrarouge « la virilité »

[3] les-femmes-et-le-crime

[4] « CES CRIMINELLES DONT ON PARLE PEU : Déni ou tabou ? Femmes violeuses d’adultes » mémoire présenté par Isabelle ZALLOT

[5] livre de Wendy LOWER « Les Furies d’Hitler »

[6] violences-conjugales-une-premiere-campagne-de-prevention-pour-les-couples-de-femmes

[7] Violence à l’égard des femmes : une enquête à l’échelle de l’UE