:

bouton sondage

Avertissement

14 septembre 2022

Les ténèbres


 Comment une Domina peut/risque de devenir


Une des erreurs que j’ai commise en débutant dans le BDSM a été de penser que les hommes « soumis » valaient mieux que les hommes « vanille ».

Assumer qu’ils aiment se soumettre à une femme, il fallait forcément que ces hommes aient compris plus de choses que leurs congénères sur le respect à l’égard des femmes et puis, vu la société actuelle et la pression sociale sur les hommes, je me disais qu’ils étaient bien courageux aussi.
J’ai très vite compris que je me trompais lourdement.

En fait, force est de constater que la plupart (au moins 95%) des hommes qui affichent un profil « soumis » (sans compter ceux qui osent le « slave ») ne sont pas mieux que les autres et je dirai même, dans un sens, pires, car loin de se soumettre ils n’attendent en fait qu’une chose : que la femme satisfasse leurs désirs à eux. Pour eux, la soumission n’est que le prolongement de leur sexualité et n’a pas grand-chose à voir avec le fait de s’offrir corps et âme à une autre personne.

Plus le temps passe et plus je me rends compte que notre petit monde n’échappe pas à la tendance de la société actuelle :

  • individualisme, « moi je », « mes envies », « je veux »;

  • « jetabilité » des personnes,

    • peu importe le flacon pourvu qu’il y ait l’ivresse ;

    • l’intérêt ne se porte que pour le temps où on espère obtenir / reçoit ce que le veut, mais sorti de cet intérêt spécifique il n’y a rien, pas de substance dans les relations, pas de fond et parfois même, même pas la forme la plus élémentaire de considération humaine ; et lorsque l’intérêt/ le bénéfice cesse, il ne reste même plus d’humain ;

  • manque d’implications émotionnelle, on donne son corps pour recevoir le fouet mais l’esprit, reste remplié sur son petit ego à lui ;

  • on exige le respect pour soi, mais on est incapable de comprendre que non seulement ce respect se gagne ou tout au moins n’est pas chose acquise mais qu’en plus on ne reçoit pas de respect si soi-même on n’est pas capable de respecter l’autre ;et que le respect c’est bien plus que de dire « Madame » ;

  • on exige que l’autre sache inspirer la confiance, mais on ne sait pas soi-même être digne de confiance ;

  • on exige d’être accepté pour ce que l’on est, mais on est incapable d’accepter l’autre, différent, pour ce qu’il est;

  • etc.



En fait pour une fois, ce n’est même pas un coup de gueule, juste un constat, juste la réalité « désenchantée » , le côté obscur de ce « milieu ».

J’espérais trouver des relations humaines, je n’ai trouvé pratiquement que des recherches de prestations gratuites (plus ou moins avouées, plus ou moins assumées). Pour la majorité, l’autre n’est rien d’autre qu’un moyen d’obtenir.
Même dans le milieu des cordes, ce n’est pas forcément mieux, on attend du cordeur qu’il respecte et qu’il corde (très bien si possible et aussi qu’il fasse de belles photos pour pouvoir flatter son petit plaisir narcissique en se revoyant attaché) mais on ne donne rien, aucune implication émotionnelle et là aussi peut importe le flacon… et quand on a plus « besoin » de vous, vous n’existez même plus en tant que personne.


Alors, puisque l’humain n’est finalement pas recherché, pas souhaité, tout simplement ignoré et que le « consumérisme » est la norme, puisque l’égoïsme et le nombrilisme sont rois, pourquoi devrais-je continuer à donner de la valeur à l’autre, chercher à le connaître, à créer un feeling, une véritable relation humaine de complicité.

Puisque 95% des « ânes » n’ont pas soif, je ne proposerai plus à boire.

Puisque les « ânes » ne veulent que des coups de bâtons, puisque tout ce qui intéresse ce n’est pas la lumière mais les ténèbres alors…

Pourquoi ne pas faire un virage à 180° ? Pourquoi ne pas explorer mon côté obscur ? Pourquoi ne pas me laisser glisser dans les ténèbres ?



« Tu es un homme cis entre 30 et 60 ans, physiquement présentable et tu as envie de ramper aux pieds d’une Maîtresse alors voici ce qui t’attend si je daigne te prendre à mon service : larbinage, humiliations, douleurs.

Tu devras être utile aux moindres de mes plaisirs, les tiens n’ont aucune importance pour moi ;

Tu ne seras rien d’autre qu’un chien même pas digne de baiser la semelle de mes chaussures (sauf pour les nettoyer avec ta langue) ;

Tu seras une chienne juste bonne à sucer et à être défoncée (si tu as su satisfaire mes caprices auparavant) ;

Je serai cruelle et tyrannique. Mon plaisir sera tes souffrances et tes larmes (et je ferai tout pour les obtenir) et tu m’en seras reconnaissant. »



Lady Agnès



Comment une Domina peut /risque devenir...




#1_Celle qu'elle était...


#2_Ce qu'elle pouvait donner...



#3_Ce qu'elle a constaté...


#4_Ce qu'elle a ressenti...







#5-Ce qu'elle ressent...



#6_Une nouvelle voie?...



#7_explorer l'obscurité?_



#8_Celle qui sera?




Lady Agnès


6 juin 2022

GUIDE: Pratiquer le shibari, conseils et sécurité de base


Pourquoi un tel guide?

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser au shibari, j’ai fais comme beaucoup: je suis allée voir sur internet. Là, il m’a fallu fouiller et encore fouiller. J’ai essayé de consulter le plus de sources possibles afin de faire des recoupements et trouver des éléments concernant des questions que je ne me posais même pas et de compiler tout ce que je trouvais ici et là.

J’ai acheté des livres (francophones) et là j’ai trouvé comment faire de jolies figures (patterns) mais très peu sur l’aspect sécuritaire de la pratique.

J'ai aussi rencontré quelques personnes dont je pensais qu’elles savaient.

Avec tout cela, je pensais savoir ce qu’il y avait à savoir, du moins les bases suffisantes pour pratiquer au sol.


Mais,

parce que lorsque j’ai commencé à suivre des cours dans une association sérieuse, j’ai découvert que je n’avais qu’une connaissance très partielle voire même parfois erronée;

parce que si, avant de suivre ces cours, je n'ai blessé personne, ce n’est que grâce à mon bon sens qui me disait de détacher à la moindre gêne du modèle et de ne pas passer à la suspension tant que je n’aurais pas suivi de cours. Mais que cela ne m’a pas empêché de commettre des erreurs dont certaines auraient pu avoir de graves conséquences;

et

parce que chaque jour je vois sur les réseaux sociaux, des néophytes qui demandent des tuto sans se rendre compte que pratiquer le shibari sans connaître quelques bases, c’est comme se contenter de regarder une vidéo d’alpinisme pour penser être capable de grimper la face nord de l’Everst. Mais aussi des personnes se disant pratiquant depuis des années (et pour certains enseigner) dire et faire du « grand n’importe quoi »;

parce que j’entends trop souvent que dans certains cours/lieux on ne parle de sécurité que pendant une petite heure (parfois même moins) et que la prévention se réduit souvent à « il faut faire attention aux nerfs »;

parce que les cordes, oui ça peut faire mal mais que les cordes confort ça existe aussi et qu’il ne faut pas confondre la douleur infligée /subie par méconnaissance et celle induite volontairement et en tute sécurité;

parce que être un bon cordeur ce n’est pas être celui qui fera la plus belle photo;

parce que être rigger c’est avant tout avoir conscience, accepter et assumer d’être responsable et garant de la sécurité physique et psychologique d’une autre personne;

parce que être modèle ce n’est pas être une « pâte à modeler » inerte, sans réflexion et devant tout accepter mais être un partenaire proactif dans le bon déroulement du moment partagé;


Voilà pourquoi j’ai décidé de rassembler et partager tout ce que j’aurai aimé (dû) savoir lorsque j’ai débuté.

Je n’ai nullement la prétention de me considérer comme un rigger expérimenté ni de tout savoir, je n’ai pas non plus celle de penser que ce guide est parfait, mais j’espère qu’il pourra aider autant les novices à prendre conscience de tout ce qu’il est important de connaître avant d’attacher une personne ou d’être attaché, que les personnes ayant déjà entamé un parcours de formation.


GUIDE: Pratiquer le shibari, conseils et sécurité de base




Lady Agnès




13 mai 2022

Les "rampants": ça m'énerve !!! 😤




Cela commence parfois dès le pseudo: «carpette», «chien», «lope..», «lopette...», «minable...», etc...
À 99,99%, je réponds que je ne suis pas intéressée (le 0,01% auquel je réponds c’est juste parce que le message envoyé est moins lamentable que d’autres et pour confirmer ma première impression, impression qui se confirme à chaque fois).

rien que là, ça ne donne pas envie, pas très «vendeur». Comment avoir envie de dominer un individu qui se définit lui-même comme ne valant pas grand chose? Que reste-t-il à dominer lorsque cela se présente déjà comme plus bas que terre?


Puis, vient la présentation (soit sur le profil soit dans le message envoyé): ça cherche «une Reine», «une Déesse» et ça vous fait du «Maîtresse», «Altesse» etc.

alors pour «Maîtresse», là j’ai juste envie de gueuler de suite:

  • soit il n’a même pas pris la peine de lire mon profil
  • soit il n’est pas capable de respecter un simple souhait exprimé

ce qui en dit long sur lui en tant qu’individu mais aussi en tant que (prétendu) soumis.

pour les autres «titres», tout ce que j’y vois c’est la recherche d’un être «idéal», «éthéré», d’une image, d’un fantasme mais certainement pas d’un être humain de chair et de sang, d’un individu réel avec ses pensées, ses désirs, sa vie (bien réelle). Cela ne recherche pas une Femme Dominatrice mais une «Domina de papier glacé».


Et ça signe «soumis XXX», «soumisieusement» (p…! qu’est ce qu’il fait mal aux yeux ce néologisme!)

donc en gros, vous n'avez même pas encore échangé avec lui ou juste quelques mots, vous ne l’avez pas encore accepté en soumis que déjà il est soumis à Vous. Si ça ce n'est pas s’imposer! Si ça ce n'’est pas déjà ne pas tenir compte de votre consentement!


Ah oui, et bien sur, ça affirme considérer les Femmes comme des êtres supérieurs.

mais oui bien sur, ils voient tellement la Femme comme un être supérieur qu’ils ne sont même pas capables de respecter les Femmes Dominatrices (et je suppose toutes les Femmes) en tant que personnes. Et que quand ils sont éconduits, certains ne trouvent rien de mieux à faire que d’insulter.


Qu’on se le dise, ces «soumis»-là , entre fantasmeurs qui resteront toujours cachés derrières leur écran et souminateurs qui ne veulent pas aller voir une pro (ça cherche une prestation mais ça ne veut pas débourser) , ne sont soumis qu’à leurs fantasmes, qu’à leurs envies, qu’à leurs pulsions, mais certainement pas à la moindre femme.
Ça dégouline devant Vous comme ça dégouline devant tous les profils de Domina qu’ils croisent et je dirai même devant tous les profils de femmes, puisqu’ils vont même jusqu’à solliciter des soumises pour qu’elles les dominent, preuve s’il en était encore besoin qu’ils n’ont aucun respect pour les désirs/souhaits de l’autre, qu’ils objectivent les femmes en «bon mâle patriarcal» qu’ils sont en fait.

Et quand bien même ces propos seraient-ils sincères: Que vaut une soumission si elle est donnée dès le profil et /ou à la première venue? Comment une personne qui ne se respecte pas elle-même pourrait-elle espérer être respectée par l’autre?

Comment sa soumission pourrait-elle être digne de respect puisqu’elle n’a déjà aucune valeur car bradée? Comment avoir envie de mettre à genoux ce qui rampe déjà? Quelles couilles reste-t-il à piétiner si cela fait belle lurette qu’elles ont été coupées et données en pâture à tout va?
Il est tellement plus délicieux de recevoir la soumission d'un "homme debout", un qui ne plie pas genoux devant n'importe qui mais qui s'offre à Vous 
 pour qui vous êtes, pour le respect que vous lui inspirez, pour l'envie que vous lui donner de s'abandonner.


Alors, au cas où cela ne serait pas clair, les «larves» les «
carpettes», les «trucs» qui viennent à moi en rampant, je déteste ça! Ça n’a aucun intérêt! Et plus ça rampe, plus ça prétend se «sentir soumis» rien qu’en lisant mon profil ou parce que j’échange deux mots polis avec, plus j’ai envie de tourner les talons.

Et si ça insiste, de plus en plus «ectoplasme» et obséquieux, là ça m’énerve carrément!

Cela m’énerve à tel point que parfois, il m’arrive d’avoir envie de céder à ce côté le plus sombre qui sommeille en moi et qu’ils réveillent. Parfois l’envie d’en choper un et de lui montrer ce que c’est vraiment que de ne pas être respecté, ce que c’est vraiment que d’être traité comme une «sous-merde» (terme que certains utilisent pour se décrire), de lui montrer ce que ça fait que d’être objectiver comme ils le font avec les femmes. 

Oh que je prendrais du plaisir à lui éclater la tronche entre le parquet de mon salon et la semelle de mes bottes. Que cela serait délicieux de l’insulter et de l’humilier jusqu’à l’en faire pleurer, jusqu’à ce qu’il ait envie de fuir mais ne le pourrait pas (après tout, combien prétendent rêver d’être séquestré et violenté contre leur gré), de le briser jusqu’à ce qu’il en redemande (si si ça existe des comme ça, j’en ai croisé un une fois, après une séance où je l’avais traité comme un chien sans valeur, il est revenu pendant des années quémander que je le reçoive à nouveau). Comme cela serait amusant de le coucher devant la porte de l’immeuble à la place du paillasson (quitte à se décrire comme tel autant aller au bout de l'idée) pour que chacun vienne s’essayer les pieds dessus .
De me défouler sur lui et de le faire tellement souffrir physiquement et moralement que cela lui ferait passer l’envie de redemander à qui que ce soit de le traiter en défouloir ou de prétendre n’avoir aucune limite. Voir son sang perler, ses larmes couler, entendre sa voix supplier puis renoncer. Car après tout c’est bien là ce que certains prétendent chercher. Vous voyez, ce ne sont pas les idées qui me manquent (et mon imagination obscure est sans limites) et je ne doute pas que certains, en lisant ceci, auront déjà mis la main sur ce qui leur sert de cerveau rien qu’en imaginant les scènes. 

Mais c’est là toute la différence entre eux et moi, c’est que moi je sais maîtriser mes pulsions, c’est que moi je mets au dessus de tout le respect de l’autre et que si un jour je pratique une seule de ces choses (bon en ai déjà faite une ou deux), elle le sera dans le respect de la personne, dans la bienveillance, elle sera vécue et partagée comme un don que celui que j’aurai choisi (et qui m’aura choisi) me fera et je lui en serai reconnaissante.


La «morale» de tout ça?
Messieurs, si vous ne vous respectez pas vous même et/ou si vous ne respectez pas la personne en face, ne vous étonnez pas de ne pas l’être en retour, ne vous étonnez pas non plus de tomber sur de prétendues dominas (avec un petit d) qui vous traitent comme de la chair à soumettre, comme les merdes que vous prétendez être mais surtout avec le même manque de considération que celui dont vous faites preuve envers les Femmes Dominatrices.

Lady Agnès


2 avril 2022

(Lady) Agnès et le (néo-)féminisme (fin)


← Partie 1


Epilogue


Pour conclure cette série d’articles:

  • oui, beaucoup d’hommes doivent encore intégrer que les femmes ne sont pas des objets de désirs destinés à assouvir leurs pulsions;

  • oui, je ne considère pas que ce soit de l’aide lorsqu’un homme fait les taches ménagères dans une maison, car ce n’est pas de l’aide mais juste normal que de faire ce qui doit être fait dans le foyer que l’on habite;

  • oui, les femmes doivent être libres de vivre comme elles le veulent et de pouvoir faire les mèmes choix que ceux qui s’offrent aux hommes;

  • oui, même si le patriarcat tel qu’il existe en France (en Occident) n’a rien de comparable avec ce qu’il est dans d’autres pays (Afghanistan, Arabie Saoudite, etc..), il y a néanmoins encore du chemin à parcourir;

  • oui, à travers le monde, trop de femmes vivent encore sous le joug d’un patriarcat qui les réduit à l’état au mieux d'être infantilisé au pire de simple marchandise;


Mais

  • moi, j’aimais bien pouvoir indiquer « Mademoiselle » sur un document administratif: car cela montrait que je n’ai pas besoin d’un homme pour exister administrativement en tant qu’individu;

  • j’aime qu’un homme me tienne la porte ou la chaise pour m’asseoir, car je ne vois dans ces petits gestes de galanterie non pas la symbolique que je suis une petite chose fragile mais plutôt la démonstration que l’homme en question est capable de petites attentions à mon égard et que ces gestes sont une des façons qu’il a de me montrer son intérêt et son respect;

  • que je suis parfaitement capable de déboucher moi-même un évier, mais que je ne le prends pas comme une offense si un homme me propose son aide;

  • même si je ne conçois plus ma vie privée avec un homme (qui y aura librement consenti) autrement que dans un rapport gynarchique, je ne suis pas pour la suprématie féminine dans la société en général, car qui dit suprématie d’une partie de la population dit asservissement de l’autre et que je ne conçois une société évoluée, augmentée, que égalitaire et équitable;

  • l’écriture inclusive me fait chier, car elle rend le moindre texte illisible (au pire, comme le dit une connaissance, la langue française offre assez de possibilités pour s’adresser ) à tout le monde sans être obligé de mettre des « .e. » partout);

  • je ne pense pas que ce soit en montrant ses seins que l’on fera avancer les choses (d’ailleurs soyons honnêtes, un message écrit en travers des seins ne sera pas ce qui sera regardé par ces hommes de « Cro-Magnon » qui ont justement besoin d’évoluer);

  • j’estime que ce n’est pas en confondant « liberté » vestimentaire avec « manque de pudeur » ni en niant le caractère sexuel secondaire de certaines parties du corps féminin que l’on apprendra aux garçons à respecter le corps des filles (ou alors dans ce cas soyons équitable et autorisons un prof à venir enseigner à nos ado dans un jean bien « moule paquet »);

  • si on veut que les hommes prennent leur part dans les taches du foyer et de la famille, il est indispensable que leur soient attribués les même droits sociaux que ceux accordés aux mères de familles (ex: congé paternité obligatoire);

  • il convient de ne pas oublier que ces jeunes qui harcèlent sont le produit d'une société où les seules valeurs sont consommation, argent et satisfaction immédiate, que ces hommes sont des fils de femmes et que ces mères ont une part de responsabilité dans ce que deviennent leurs fils.

Et penser tout cela ne m’empêche nullement de respecter celles qui pensent différemment (à condition bien que le respect soit réciproque)  mais

  • j’exècre tout ce qui ne va pas dans le sens du bien vivre ensemble et tous les mouvements et toutes les personnes qui ne vont pas dans ce sens;

  • je considère les radfems et d’autres néo-féministes comme des personnes mal dans leur peau, dont la haine a éteint tout bon sens et leurs discours sont plus nocifs que bénéfiques à la condition des femmes;

  • j’estime que des femmes qui disent aux autre femmes ce qu’elles peuvent faire ou ne pas faire, c’est remplacer un diktat patriarcal par un autre diktat tout aussi avilissant et asservissant;

  • la haine ne sera jamais la clé pour faire évoluer les choses car la haine attire et provoque bien souvent la haine en retour et qu’elle a de tous temps créé et créera toujours des monstres dans les deux cas opposés, ceux vecteurs de la haine et ceux qui la subissent en réponse (radfems vs incels);

  • le combat féministe doit aussi être un combat avec et pour les hommes car ils ont autant que nous à y gagner;

  • ce n’est pas en montant les gens les uns contre les autres ni en accentuant la fracture entre hommes et femmes que les choses changeront mais bien en changeant ensemble, avec intelligence et patience, les mentalités et les comportements de part et d’autres.






Lady Agnès




23 mars 2022

(Lady) Agnès et le (néo-)féminisme (Partie 3)


Partie2


(Lady) Agnès, les hommes et féminisme


Et moi dans tout cela? Quel est mon rapport aux hommes en tant que femme dans cette société? Avec quel état d’esprit est ce que je domine les hommes dans le cadre du BDSM ?


Agnès et les hommes



Par exemple, être une femme qui ne voulait pas d’enfant, cela a été m’exposer à des réactions qui m’ont paru (et me le paraissent toujours) incompréhensibles, des réactions auxquelles n’aurait pas eu droit un homme dans la même position:
Mais bon, comme beaucoup de femmes, j’ai fait « avec » comme on dit et j’ai fait mon petit bout de chemin du mieux possible.
Ce chemin aurait-il été plus facile si j’avais été un homme? Peut être... ou pas, puisque eux subissent d’autres problématiques (compétition, non respect de l’équilibre vie pro/vie privée, etc.).


«Même quand une femme domine elle n’est là que pour répondre aux désirs sexuels de l’homme donc dans une sens elle est aussi une victime
- ah ben ça tombe mal, ai je répondu, moi les hommes ils ne me touchent pas en en plus je les prive de tout plaisir sexuel !
- ben c’est pas bien non plus, a t elle fini par me lâcher».
N’en déplaise à certaines, je ne me sens pas une mauvaise personne car, le BDSM est consensuel quel que soit le sens de la Domination /soumission. Je ne me sens pas non plus la victime des hommes et de leur désir. Et si elles discutaient un peu avec moi, elles sauraient que, au-delà des pratiques BDSM, au-delà du respect de l’homme soumis envers la femme dominatrice, j’essaie d’apprendre à ces hommes comment mieux respecter la femme en général, comment se sortir du schéma patriarcal.
Alors oui, des femmes qui sont devenues dominatrices pour des mauvaises raisons, il y en a. Tout comme il y a des hommes qui y sont venus pour utiliser le prétexte du BDSM pour abuser et avilir des femmes. Mais le problème ne vient pas du BDSM mais encore et toujours des individus.

Comme je le disais dans la partie 1 de cette série: ma vie de femme est déjà bien avancée et mes combats liés à ma condition de femme je les ai déjà pas mal affrontés et surmontés.

Mon parcours de vie a fait que j’ai dû apprendre à fonctionner avec cette société telle qu’elle était et qu’elle est encore: faite pour et par des hommes.

«comment?! Tu ne veux pas d’enfant, mais tu es une femme?

- Ben oui et alors, ce n’est pas parce que j’ai un utérus que je suis pour autant obligée de l’utiliser! »

«tu n’as pas peur de le regretter un jour?

- Et toi, tu regrettes d’avoir un enfant? Non, alors pourquoi moi devrais je regretter ce qui est tout autant un choix que celui que tu as fait?»

«Ah désolée Madame mais cette opération n’est possible que pour les femmes de plus de 35 ans et qui ont déjà deux enfants.»


J’ai aussi connu les entretiens professionnels où j’ai entendu:

« Vous êtes en couple, vous n’avez pas besoin d’un emploi à temps complet. »

« Vous êtes célibataire, j’imagine donc que dès que vous aurez un conjoint vous arrêterez de travailler donc autant vous mettre en CDD. »

« Vous n’avez pas indiqué votre situation maritale. »

« ah, vous n’avez pas d’enfant

- en effet et je n’ai pas prévu d’en avoir

- Vous risquez de changer d’avis et moi je ne veux pas prendre le risque que vous partiez en congés maternité »

Ironique tout de même, d’un coté on attend des femmes qu’elles fassent des enfants, mais de l’autre le fait qu’elles puissent en avoir devient un risque pour un employeur. Cherchez la logique dans tout ça!

Quel employeur lors d’un entretien d’embauche dira à un homme

« vous n’avez pas besoin d’un salaire complet, si votre femme travaille. »

« ah vous avez des enfants! Du coup vous allez vouloir des horaires compatibles pour pouvoir vous occuper de vos enfants! »


Ce ne sont que des exemples, de ce à quoi j’ai été confrontée parce que je suis une femme dans une société à tendance patriarcale (et où, entre autre, la femme est encore réduite au rôle de génitrice, de gardienne du foyer et où son statut social dépend encore de l’homme). Ai-je trouvé cela injuste? Oui. Est ce que je le trouve encore injuste alors que je n’y suis plus confrontée? Oui.

Pourtant tout ceci est bien la preuve qu’il y a encore du "boulot" comme je l’ai dit précédemment, autant dans la société civile, que dans les mentalités, collective comme individuelles. Et bravo à toutes celles et ceux qui continuent la lutte pour les droits des femmes.


Sur le plan personnel, de mes rapports avec les hommes en tant que femme, j’ai appris à fonctionner autant avec la toxicité d’hommes qu’avec celle de femmes, et si j’ai dû plus souvent composer avec celle d’hommes c’est parce que en tant que femme plutôt hétéro et qui, pendant longtemps, n’avait aucun attrait pour la compagnie (même amicale) des femmes, j’ai côtoyé plus d’hommes que de femmes dans ma vie (chaque statistique a sa base de données à prendre en compte).

À fréquenter des hommes, j’ai appris qu’ils sont capables de tout, du meilleur comme du pire. Et puis, avec le temps, en ayant plus de femmes dans mon entourage professionnel comme privé, j’ai compris que la toxicité n’est pas l’apanage des hommes, que des femmes peuvent l'être tout autant et qu’il est hypocrite de ne pas le reconnaître. 

Pour moi, la toxicité n’est donc pas une question de genre ni de sexe, mais une question d’individu.

Voilà pourquoi je n’ai pas de haine envers les hommes et pourquoi je n’ai pas peur de tous les hommes (comme le fait d'avoir croisé des femmes toxiques ne pas fait avoir peur de toutes les femmes).

Voilà aussi pourquoi, même si je n’ai pas toujours une très bonne opinion de certains hommes, même s’il m’arrive de tenir des propos sexistes envers eux (si, si, le sexisme c’est valable dans les deux sens!), même si je considère que la plupart (surtout ceux sur la toile) pensent plus avec leur « service trois pièces » qu’avec leur cerveau, même si les hommes n’ont pas toujours été des éléments positifs dans ma vie, je ne m’en prendrai jamais un homme uniquement parce qu’il est un homme.

Je ne suis donc ni pour l’agressivité ni pour la mise à l’écart des hommes des combats féministes car je pense que, comme ce n’est pas en frappant un enfant ni en le rabaissant qu’on l’éduque, ce n’est pas non plus en étant dans le « bashing » de tous les hommes que l’on fera évoluer la société et les hommes.

Comme je l’ai déjà dit ailleurs, selon moi, ce n’est pas contre mais avec les hommes que les choses évolueront.


Lady et les hommes

Si on observe bien le discours des radfems, elles ne s’intéressent qu’aux femmes soumises à des hommes dominants BDSM (dans l’image 1 dans la partie 2 de cette série d’article, elles parlent de « quelqu’unE », comme si humilier quelqu’UN ne serait pas un problème), mais quid des hommes soumis ? Et la femme Dominatrice, est-elle aussi une "abuseuse"?

Nous leur avons dit à plusieurs reprises que le BDSM ce n’est pas seulement un homme qui domine une femme et je les ai interrogé sur les femmes dominatrices qui dominent des hommes (en indiquant que je suis une de ces femmes) et bien là grand silence, personne n’a commenté ni répondu. J’ai insisté plusieurs fois et finalement une qui était venue nous relancer sur une page BDSM après que nous nous soyons faites bannir de la leur m’a répondu

J’ai presque éclaté de rire tant j’ai eu l’impression de recevoir une gentille tape sur les doigts. Contraste saisissant à coté de leurs réactions vis à vis des hommes qui dominent.


J’ai aussi souvent entendu (y compris dans la communauté BDSM) que les Dominatrices sont en fait des femmes qui détestent les hommes, qu’elles se défoulent sur eux, qu’elles leur font payer quelque chose, que nous voulons castrer les hommes (moralement à défaut de pouvoir le faire physiquement). Cliché qui sent le relent patriarcal. Pourquoi une femme qui domine serait-elle dans la haine alors que les hommes dominants ne sont pas vu comme des hommes qui haïssent les femmes? Relent patriarcal qui voit toujours la femme comme une petite par nature soumise à l’homme! Mais un relent qui voit aussi l’homme soumis comme un sous-homme (castré=sous homme)!

[image internet]
[photo internet]

N’en déplaise à certain(e)s, chez moi aucune recherche de vengeance, aucune envie de destruction des hommes. Au contraire, pour moi, dominer c’est du partage et je ne vis ce partage qu’avec des personnes que je respecte (et qui me respectent en retour) et si je transmets à mes soumis des valeurs féministes, si je leur apprends comment être encore plus respectueux envers les femmes en général, je ne le fais pas un fouet à la main mais lors de nos échanges d’humain à humain.

N'en déplaise à certain(e)s, je ne me considère pas comme intrinsèquement supérieure aux hommes et j'accueille la soumission d'un homme non comme un dû mais comme un cadeau et ce n'est que lorsque l'humain s'offre à l'autre humain, dans un choix pris d'égal à égale, qu'un rapport (gynarchique) Dominante/soumis se met en place.


Être une femme dominatrice BDSM avec des convictions féministes cela implique aussi pour moi:

  • ne pas accepter le respect envers la dominatrice que je suis, si il n’y a pas d’abord respect de la femme. Car, l’un sans l’autre n’est qu’une mascarade;

  • ne pas accepter en soumis un homme en couple sans avoir d’abord échangé avec sa femme pour être certaine qu’elle accepte cette relation, car j’estime que je participerai à un mensonge envers une autre femme;

  • rappeler aux hommes soumis

    • qui rêvent que leur compagne devienne dominatrice, que ce n’est pas à eux d’imposer leurs envies mais à leur compagne de faire ce dont elles elles ont envie (y compris ne pas devenir dominatrice);

    • que la soumission ce n’est pas qu’une question de pratiques BDSM mais un état d’esprit de dévotion;

    • que même si leur compagne ne devient pas domina ils ont toujours la possibilité de devenir de meilleurs compagnons plus attentifs et dévoués.

  • Ne pas échanger avec de ces soumis qui prétendent respecter les femmes mais ne préviennent personne qu’ils sont soit marié soit déjà en relation avec une Dominatrice (comment peut on prétendre respecter les femmes et manquer de respect en n'affichant pas clairement sa situation);

  • n’avoir aucun intérêt (ni pour pratiquer ni même pour échanger) pour ces hommes qui cherchent des pratiques avec n’importe qui n’importe comment et se moquent bien de la femme dans la paire de bottes (une façon de considérer la femme comme un objet uniquement là pour satisfaire leurs pulsions);

  • n’avoir aucun intérêt pour ceux qui voient la femme dominatrice comme un fantasme « sur jambes » et non comme un être humain (car c’est encore une façon de considérer la femme comme un objet uniquement là pour satisfaire leurs pulsions);

  • c’est aussi avoir une page Facebook où je ne parle pas que de BDSM, mais où je mets aussi en lumière tout ce qui en lien avec la condition féminine.



Lady Agnès